Dans un couple, on croit parfois que si on est bien ensemble, alors tout va couler de soi et sera facile.
C’est peut-être la croyance la plus dangereuse qu’on peut avoir sur les relations. Elle s’installe généralement au début de la relation, où tout est souvent rose et évident. On est bien ensemble, on rit, on est complices, tout va bien.
Et puis après quelques temps surviennent les premiers désaccords. Parfois, ceux-ci s’installent et nous amènent à reconsidérer la relation. Où est le/la partenaire idéal.e qu’on avait aux débuts ?
En fait, il/elle est toujours là. Simplement, notre vision de l’autre s’équilibre. Là où tout n’était qu’avantages, on s’aperçoit tout à coup de ses parts d’ombre. Et parfois, on en arrive à oublier ses qualités. En parallèle, nos peurs et blessures se réveillent et réactivent nos propres parts d’ombre. Un cercle vicieux peut s’installer où on se renvoie et active les blessures mutuellement.
Voici quelques idées tirées de mes lectures et de mon expérience pour reconsidérer votre couple et peut-être votre manière d’agir, interagir ou pour (re)lancer une discussion constructrice dans votre couple.
Table des matières
Considérez-vous votre partenaire comme acquis ?
Parfois, on se dit que c’est bon, ça fait tant de mois ou d’années qu’on est ensemble, tout va bien, c’est stable… Ça, c’est fait !
C’est une des pires choses à se dire ! L’autre est toujours autre et ne sera jamais acquis, fort heureusement. Une relation demande des attentions, des efforts et de la considération au quotidien. Est-ce que lorsque vous donnez de l’eau à votre plante, vous vous dites que c’est bon désormais, elle peut grandir sans vous, vous lui avez donné de l’eau une fois, ça doit suffire ? Non, bien sûr que non. Votre couple c’est la même chose. Il faut l’arroser avec soin, donner de l’engrais de temps à autre, retirer les feuilles mortes, lui donner de l’oxygène et du soleil… Bref, vous avez compris la métaphore.
La dernière fois que vous avez séduit votre partenaire, c’était quand ? Hé oui, la séduction est essentielle à tout âge de la relation !
De même pour tout ce qui concerne les tâches du quotidien ou les services rendus. Ce n’est pas un dû, ce n’est pas « normal » que l’autre le fasse. Si j’étais seule, tout ce que mon compagnon fait, je devrais le faire moi. C’est pour ça que personnellement je remercie toujours mon partenaire, même (ou surtout ?) pour les petits trucs du quotidien. Parce que j’apprécie sincèrement ne plus avoir à tout assumer toute seule. Je trouve qu’avoir cette vision fait que je remarque davantage tout ce qu’il fait plutôt que ce qu’il ne fait pas.
Toutefois, attention, cela ne justifie pas qu’il ne doit pas y avoir un équilibre, un accord commun sur qui fait quoi. Il est important d’en discuter et de rééquilibrer si besoin. J’en reparlerai dans les besoins un peu plus loin.
Que faisiez-vous au début de la relation ?
Réfléchissez à ce que vous aviez mis en place au début de la relation. Est-ce que vous vous mettiez davantage en valeur ? Est-ce que vous aviez des petites attentions à l’égard de l’autre ? Alliez-vous au restaurant ou au cinéma ? Ou vous promeniez-vous main dans la main ?
Pourquoi ne pas prendre un moment pour vous rappeler comment vous êtes tombés amoureux l’un de l’autre ? Qu’est-ce qui vous a plu ? A quel moment avez-vous senti votre cœur s’emballer pour l’autre ?
Bien que la relation et ses besoins évoluent, ce qu’on fait au début d’une relation établit les bases et crée une complicité. Il vaut donc la peine de revenir parfois aux fondamentaux. Le temps a souvent tendance à nous jouer des tours et à nous faire oublier ce qu’on aimait partager et vivre au tout début.
Et si vous preniez un moment pour redevenir un jeune couple ? Idéal pour retomber amoureux !
Qu’aimez-vous chez l’autre ?
Au début de la relation où tout est rose, on voit surtout ce qu’on aime chez l’autre. Et après quelques temps, on voit surtout seulement ses défauts. Il y a plusieurs éléments qui entrent en jeu comme la chimie du cerveau ou le fait qu’on montre la meilleure partie de soi avant de se permettre d’être pleinement soi.
Vous souvenez-vous de ce que vous aimiez chez l’autre à vos débuts ?
Et surtout, quand était la dernière fois où vous avez fait des compliments à votre partenaire ? Un exercice que j’aime énormément est de se dire mutuellement trois éléments qu’on aime chez l’autre. Lorsqu’il y a des tensions ou par manque d’entrainement, parfois ces trois choses peuvent être compliquées à trouver. Ce n’est pas grave ! Prenez ce qui vous vient en premier, une qualité ou quelque chose que l’autre fait pour vous, ou même une tenue que vous appréciez particulièrement sur l’autre. Et à force de répéter cet exercice, d’autres qualités ou moments plus personnels peuvent refaire surface. Et vous pourriez être surpris de savoir ce que votre partenaire aime chez vous.
Cela permet également de signaler à son cerveau ce qu’on cherche pour réorienter notre GPS interne, sur ce qu’on veut plutôt que ce qu’on ne veut pas. Plutôt que de voir tout ce que mon`/ma partenaire ne fait pas et si je regardais tout ce qu’il/elle fait ? Et si je le/la remerciais et éprouvais de la reconnaissance pour cela ?
On a plus facilement tendance à répéter quelque chose que l’autre a apprécié pour lui faire plaisir que lorsque c’est ignoré. Avez-vous remarqué comme soi-même, on aura plus facilement tendance à refaire quelque chose qui a été remarqué et apprécié ? Par exemple, quand on tient la porte à quelqu’un ou qu’on laisse la place à quelqu’un sur la route…
Je vous encourage à vous souvenir de toutes les grandes et petites choses qui fait que vous aimez votre partenaire et de les lui dire régulièrement.
Connaissez-vous vos besoins ?
Dans la catégorie présuppositions, je pense que d’imaginer que l’autre va savoir ce qu’on ressent ou ce dont on a besoin doit arriver dans le top-3 !
Souvent, on imagine que l’autre va deviner ce qui nous ferait plaisir et s’il ou elle ne le devine pas, c’est qu’on n’est plus fait pour être ensemble. Et parfois même alors que nous-même nous ne sommes pas au courant de nos besoins.
Par exemple, lorsqu’on aimerait peut-être un plaid, un thé ou que l’autre nous prenne dans les bras, on dira simplement « j’ai froid » et l’autre a la mission de deviner ce qu’il doit faire… Ah la communication… Et ce qui est amusant, c’est que parfois, même nous, on n’est pas tout à fait au courant de ce que l’autre devrait faire, mais il faut qu’il ou elle trouve la bonne attention.
Je trouve bien de réaliser que j’ai ce genre de phrases, m’arrêter et me demander. Ok, quand je dis ça, qu’est-ce que je dis réellement ? Est-ce juste un fait ? Ou ai-je un besoin ? Si oui, lequel ? Et est-ce que j’ai besoin/envie que l’autre s’en occupe ou alors je dois m’occuper de moi-même et de mon besoin non assouvi ?
Si j’ai froid, est-ce nécessairement à l’autre de fermer la fenêtre ou est-ce que je ne peux pas m’en occuper toute seule ?
Et parfois mon besoin, c’est même juste que j’ai envie d’avoir un moment avec mon compagnon. Mais est-ce que « chéri, j’aimerais bien qu’on prenne un moment ensemble, es-tu disponible ? » n’est pas plus efficace que « j’ai froid » ?
Identifier ses besoins et apprendre à les communiquer efficacement sans présupposer que l’autre va les deviner évite beaucoup de malentendus dans le couple. Et si vous n’êtes pas sûr.e de ce que l’autre désire, avez-vous pensé à lui demander « quand tu me dis que tu as froid, est-ce que tu as besoin de quelque chose ? ».
Parfois, on peut anticiper une envie ou un besoin de l’autre pour lui faire plaisir, mais parfois ce n’est simplement pas notre rôle. C’est déjà assez compliqué de savoir pour soi ce qu’on désire, alors présupposer pour l’autre, ça peut vite être le désordre et ne pas forcément lui rendre service.
Apprendre à reconnaître et identifier ses besoins est un apprentissage essentiel et qui rend bien service dans un couple !
Est-ce qu’avoir raison est plus important que votre couple ?
Lorsque vous êtes en conflit avec votre partenaire, demandez-vous ce qui est le plus important… Avoir raison ou protéger votre couple ?
Ca ne veut pas dire, s’écraser et ne pas faire passer son message, mais plutôt réfléchir aux petites querelles qui n’ont d’autres buts que de prouver à l’autre qu’il/elle a tort et qu’on a raison. Je trouve très important de se demander quel est le but dans notre communication et si la manière dont on est en train de transmettre l’information est la plus appropriée à ce but.
Repensez aux différents points de cet article. Quel est mon besoin derrière ce que j’exprime ? Pourquoi est-ce que cela m’énerve ? Est-ce que c’est quelque chose que je peux faire moi ou est-ce que c’est quelque chose que j’ai réellement besoin que mon partenaire fasse ? Et finalement, est-ce que j’ai pris le temps de voir ce qu’il/elle a fait ?
Et une question que j’aime beaucoup aussi, c’est de se demander si on forme une équipe avec notre partenaire ou si on est en compétition et que c’est alors notre adversaire.
Quel est le but de la relation ? Qu’est-ce que je cherche ? Qu’est-ce qui est important pour moi ? En se posant ces questions, apprendre à amener ce qui nous préoccupe, nos besoins dans la relation, ce qu’on voudrait demander à l’autre, devient alors plus facile, car le fond et la forme de la communication dépend de notre objectif.
En conclusion, il est important de prendre de la hauteur sur la relation et sur son partenaire ainsi que sur ses propres comportement. Se rappeler pourquoi on aime l’autre, pourquoi on est en couple, réfléchir à l’objectif de notre communication… sont tous des points importants à se rappeler régulièrement.
J’espère que ces cinq pistes de réflexion vous aideront à prendre de la hauteur sur votre relation ou sur la relation que vous aimeriez avoir et que cela déclenchera une discussion enrichissante avec votre partenaire. C’est tellement nourrissant d’échanger sur notre couple, sur nos attentes et besoins mutuels et de continuer à apprendre à connaître l’autre.